Les oiseaux parlants

« Les oiseaux peuvent apprendre à parler... et à comprendre. »

Par Irène M. Pepperberg, Ph.D., et Robyn J. Bright
Traduction de l'anglais par Stéphane Lamanna, avec consentement écrit des auteurs
 

Entraîner un oiseau à parler peut être vraiment excitant, comme terriblement frustrant. Pourquoi certains oiseaux apprennent à parler et d'autres pas? Les réponses dépendent de plusieurs facteurs, l'espèce de l'oiseau, sa personnalité, son âge, votre relation avec lui, et les techniques d'entraînement.

Les oiseaux n'ont pas tous les mêmes capacités

Certaines espèces sont reconnues pour être plus bavardes que d'autres. Parmi les grands perroquets, les gris africains sont considérés comme les meilleurs, suivi des amazones, particulièrement les Yellow Napes, les fronts bleus, red Lored, et les têtes double jaune. Les Aras, tels les scarlets et le bleu et or, peuvent apprendre à parler, mais ils ont des voix fortes et rauques. Les cacatoès parlent aussi, mais contrairement aux aras, ils ont une douce voix. Toutefois, ces deux espèces ne s'entraînent pas aussi facilement que les gris et les amazones.

Il existe d'autres espèces reconnues pour leurs capacités à parler. C'est le cas du Indian Hill mynah. Ils pourraient dire bonjour à un enfant qui s'approche, puis comment ça va? et si l'enfant répond, quel est ton nom?, ce qui plairait à l'enfant. Il y a aussi de plus petites espèces qui peuvent parler très bien, spécialement les perruches et les autres membres de la famille Psittacula, le ringneck, l'alexandrine, et les têtes de prunes. Les cocatiels, les inséparables, les conures et les lorikeets, peuvent parler, mais il est plus difficile de leur montrer. Il y a toujours les exceptions, qui dépendent souvent de la personnalité de l'oiseau.

La personnalité joue un grand rôle dans l'apprentissage de l'oiseau. Certains ne diront rien, indépendamment de leurs entraînements. D'autres, apprennent même ce qu'on ne voudrait pas qu'ils sachent. Il faut toujours se méfier de ce que nous faisons ou disons près de notre oiseau lorsque celui-ci apprend facilement. Souvent les oiseaux plus doués se mettent à faire toutes sortes de bruits: téléphone, bébé qui pleure, et les jurons de leurs maîtres.

Si vous voulez apprendre à un oiseau à parler, prenez-en un qui semble alerte, et intéressé à ce qui l'entoure, qui vous prête attention quand vous lui parlez et qui est bavard de nature. Les perruches qui parlent le mieux, sont celles qui jacassaient le plus avant d'être entraînées. Les mâles ont plus d'aptitudes que les femelles, tout spécialement chez la perruche et le cocatiel. Il est donc important d'observer le comportement de l'oiseau avant de l'acheter.

L'âge de l'élève et le nombre d'oiseaux dans la maison vont affecter les capacités de votre oiseau. Les oiseaux élevés à la main et les jeunes oiseaux, seront plus enclins à parler que leurs aînés. Le meilleur moment pour débuter l'entraînement est de 4 à 6 mois chez les petits, et de 6 à 12 mois chez les amazones et les gris.
Certains sujets peuvent commencer à parler plus jeunes.

Il est plus facile d'enseigner à un oiseau qu'à deux. Ils se parlent alors dans leur propre langage. Toutefois, ce sont des créatures sociales et ne survivent pas à la solitude. Un oiseau laissé seul devrait avoir un miroir et d'autres jouets. Ceux-ci n'affecteront en rien l'apprivoisement de l'oiseau. Bien que certains pensent que les jouets détournent l'attention de l'oiseau, nous n'avons pas trouvé d'évidence de ceci en 50 ans d'expérience combinée.

Les conditions de vie de l'oiseau, en incluant son environnement social et physique, affectent la volonté de l'oiseau à parler. Traitez les comme vous traiteriez un humain. Soyez son ami, pas son propriétaire, et localisez l'oiseau à un endroit o il recevra plein d'attentions et d'interactions sociales. S'il semble effrayé, travaillez d'abord lentement, un sujet apeuré ne retiendra rien de la leçon. Renversez les rôles et vous verrez comment vous êtes géant aux yeux de l'oiseau. Ceux qui se sentent confortables avec les humains seront plus enclins à parler que ceux qui se sauvent, grincent et maugréent. La patience est vitale, pas seulement à gagner la confiance de l'oiseau, mais encore à lui montrer à parler.

Reproduire la voix humaine

Une fois l'oiseau calmé, vous pouvez choisir entre diverses techniques d'entraînement. Deux d'entre elles sont plus communes. Vous répétez et répétez la même phrase à l'oiseau, le plus clairement possible. Les autres techniques utilisent des enregistrements sur cassettes audio, qui répètent les mots et les phrases. Ces deux méthodes ont des avantages et des désavantages. Un enregistrement donne une prononciation constante, tandis qu'un entraîneur (vivant) peut modifier sa prononciation, sa vitesse, son intonation, laissant l'oiseau perplexe, devant le nombre de variable.

Les enregistrements peuvent être utilisés à toutes les sauces. Cependant, l'élève s'en tannera et arrêtera d'écouter si la cassette revient trop souvent, ou si l'entraînement dure plus de 15 minutes. L'oiseau n'apprendra pas avec un enregistrement passé date, et un entraîneur vivant sera plus sujet à conserver l'attention de l'élève. Renforcez la bande en prononçant les mots en même temps, en prenant bien soin d'articuler et en conservant les leçons de courtes durées. Il n'est pas nécessaire d'utiliser un enregistrement pour que votre oiseau apprenne à parler, mais cela ajoute à l'effort de l'entraîneur.

L'oiseau qui apprend doit pouvoir entendre les mots de façon claire et inchangée, mais aussi, il doit être attentif. Pour attirer son attention et la garder, placez-le devant votre bouche pour qu'il sache que le son lui est dirigé. Deux entraînements de 10 à 15 minutes par jour, seront suffisants pour les plus petits anges, alors que les sujets plus grands peuvent s'entraîner plus longtemps. Le simple fait de parler avec l'oiseau (comme vous le feriez avec une autre personne) entre les entraînements, l'aidera à apprendre. Par exemple, dites à l'oiseau ce que vous mettez dans sa cage, à l'heure des repas et ce que vous en retirez, lors du ménage.

Parler d'objets et d'actions sont aussi des entraînements dit par associations. La plupart d'entre nous y arrivons par accident, ce qui montre la force de cette technique. Voici l'histoire d'un amazone qui n'avait jamais parlé, même avec les entraînements répétés pendant deux mois pour lui faire dire allô. Son maître le saluait toujours d'un bon matin, au retrait de sa housse de cage. Un jour, alors qu'il retirait la housse, l'oiseau lui dit bon matin. Très certainement, l'association de enlever la housse et bon matin était faite.

Plusieurs vous diront que leur oiseau dit oui allô, lorsque le téléphone sonne, et entrez donc, lorsqu'on cogne à la porte. Ils le font sans jamais y avoir été entraînés. Cette technique utilise simplement l'association d'actions ou d'objets, avec le langage. C'est aussi simple que de dire allô à toutes les fois que vous entrez dans le champ de vision de votre coco. Il apprendra à dire ces mots par association.

Un oiseau doué (pour les associations) peut aussi apprendre un mot, ou du bruit que vous ne souhaitez pas qu'il apprenne. Filtrez ce qu'il entend, ce type d'élève retient facilement ce qu'il entend, surtout les choses dites fortement et avec agitation. Les bruits aussi s'apprennent. La mascotte de notre laboratoire (nommé Tribble) imite malheureusement le son d'une imprimante, et il a été chanceux de pouvoir vivre jusqu'à son premier anniversaire.

Il est difficile mais possible d'empêcher un oiseau de dire de telles choses. Si l'oiseau est hors de la cage, ou qu'il reçoit de l'attention alors qu'il dit ces choses, remettez-le dans sa cage, et ignorez-le. Les oiseaux qui n'aiment pas être vaporisés (à l'eau), peuvent développer une association négative lorsqu'aspergés en punition. Un autre moyen est de recouvrir la cage de 5 à 10 minutes à chaque mauvaise parole.

Si vous voulez que votre oiseau parle, ne lui montrez pas à siffler. Même si ceux-ci prennent plaisir à siffler, les entraîneurs ont trouvé qu'il est plus difficile à leur enseigner à parler, quand ceux-ci savent préalablement siffler. N'enseignez pas à siffler avant que l'oiseau ait appris à parler.

L'apprentissage du premier mot ou première phrase, est toujours la chose la plus ardue pour l'oiseau. Il peut falloir aussi peu qu'une semaine, et aussi long que six mois pour que l'élève produise son premier son, et certains d'entre eux ne parleront jamais. Plusieurs oiseaux marmonnent, bafouillent pendant l'entraînement. Ce comportement est normal et signifie que l'élève est près du but, et qu'il réussira s'il continue à entendre le mot enseigné. Une fois le premier mot prononcé clairement, l'oiseau apprendra plus facilement.

Les méthodes ci-haut décrivent comment enseigner à parler à l'oiseau, mais pas nécessairement à comprendre ce qu'il dit. En disant allô, il ne se rend peut-être pas compte que ce mot n'est utilisé que pour saluer quelqu'un. S'il peut reproduire des sons, votre oiseau peut en plus en apprendre le sens. La section qui suit démontre comment accomplir ceci.

Enseigner la communication, pas seulement des mots

Seulement quelques méthodes, peuvent être utilisées pour enseigner à l'oiseau à faire plus qu'une simple imitation, c'est-à-dire, d'utiliser des mots ayant du sens, et dans le bon contexte. Avant que nous formions ce laboratoire, d'autres chercheurs américains (Joseph H. Grosslight et Weslwy C. Zaynor, et O.H. Mowrer) avaient utilisé des méthodes venant de la psychologie, pour enseigner à leur oiseau à communiquer avec bon sens. Ces chercheurs ont mis les oiseaux en isolation et leur ont fait jouer des enregistrements de ce qu'ils voulaient qu'ils imitent, ou répétaient des mots devant l'oiseau sans faire référence à quoi que ce soit.

Les oiseaux recevaient généralement une récompense après une réussite, exemple, recevoir une noix en échange du mot allô. L'association devint donc requête de nourriture, plutôt qu'une compréhension. L'idée que le perroquet est un imitateur sans cervelle gagna du terrain dans la communauté scientifique et dans le public en général.

Cependant, dans les années trente et quarante, les chercheurs européens (tel Otto Koehler), démontrèrent que le gris africain pouvait apprendre des choses non verbales, comme additionner deux quantités (tâche requérant de l'intelligence). D'autres chercheurs, travaillant dans les volières et dans la nature, observèrent des comportements qui indiquaient que les perroquets utilisaient leurs vocalisations avec du sens, entres eux. Ils avaient probablement appris d'autres oiseaux de la communauté. Ces deux énoncés suggèrent que l'échec des psychologues américains (à entraîner leurs oiseaux), serait d° à des méthodes d'enseignements inappropriées, plutôt qu'à de mauvais oiseaux étudiants.

J'ai donc décidé d'étudier cette avenue. J'ai commencé mes recherches en Juin 1977, avec Alex un Gris Africain d'environ un an. J'ai combiné la rigueur expérimentale de laboratoire, avec le peu qui était connu de la communication des perroquets en nature et emprunté des idées de projets examinant les bases de l'apprentissage humain. J'ai catégorisé les méthodes d'enseignements de la communication avec compréhension, données à Alex. Ces méthodes furent efficaces, voyez:

L'objet récompense

Une caractéristique constante de tous nos entraînements, est l'utilisation exclusive de la récompense par l'objet. La récompense qui va à l'oiseau qui a nommé correctement un objet, est l'objet en question, pas de la nourriture. Si Alex identifie un bouchon, on lui donne le bouchon. Cette méthode assure que la connexion entre le mot et l'objet soit la plus étroite. Ceci empêche Alex de dire des mots pour avoir de la nourriture, sauf s'il s'agit de nommer de la nourriture.

Puisqu'Alex est un cas d'étude en laboratoire et non un animal de compagnie, il est souvent questionné sur des sujets ou concepts qui ne l'intéressent pas nécessairement. Pour conserver son attention et sa motivation, il est gratifié (pour une bonne réponse) par le droit de demander verbalement sa récompense: je veux X (un item plus désirable). Ceci nous donne plus de flexibilité, tout en gardant sa gratification de façon éducative. Alex ne recevra jamais une tranche de banane, après avoir identifié un bouchon. Il doit absolument demander la banane (je veux (la) banane), et nous n'acquiescerons pas à sa demande tant qu'il n'aura pas complété sa tâche d'apprentissage.

La méthode du modèle/rival (M/R)

Notre principal outil de formation, le modèle/rival ou M/R, est basé sur un protocole développé par Dietmar Todt, Un allemand intéressé par l'apprentissage des perroquets et sur le travail d'Albert Bandura, psychologue américain étudiant comment les modèles sociaux affectent l'apprentissage. La méthode M/R implique des interactions à trois directions entre 2 humains et l'oiseau. Nous utilisons le M/R pour introduire de nouveaux mots et concepts, mais encore pour parfaire la diction.

Pendant les sessions M/R, les humains démontrent comment le mot doit être utilisé. Typiquement, Alex repose sur son perchoir, sa cage, ou le dos d'une chaise, et observe deux humains manipuler un objet dans lequel il a déjà manifesté de l'intérêt. Il observe un humain (agissant comme l'entraîneur de l'autre), qui enseigne au modèle (l'autre humain) à suivre pour Alex, mais qui est aussi le rival (pour avoir l'attention de l'entraîneur). Le maître présente un objet, demande qu'est-ce que c'est, quelle couleur, quelle forme? (What's here, What color, What shape?) et félicite avec enthousiasme le modèle, puis lui donne l'objet en récompense.

Dans le cas des réponses incorrectes (erreurs semblables à ce que ferait Alex, tel mauvaise prononciation et identification partielle), le maître désapprouve, gronde, dispute (le modèle), et enlève temporairement l'objet de vue. Alex constate alors l'effet d'une erreur. Le maître demande au modèle de réessayer si la réponse était mauvaise ou de parler plus clairement si sa réponse était (délibérément) incorrecte ou bafouillée. C'est alors qu'Alex entre en scène et même si au début les réponses sont quelque peu triturées, il reçoit la récompense, puis il observe le modèle pour s'améliorer.

Contrairement au procédé développé par Todt et les autres chercheurs, ce protocole demande une interaction répétée, tout en renversant les rôles des humains (entraîneur et modèle), et inclut occasionnellement Alex dans l'interaction. Notre protocole montre donc à Alex que l'interaction est vraiment dans les deux directions. Puisque ce n'est pas toujours la même personne qui questionne, ou qui répond, Alex comprend que la procédure peut être utilisée pour faire varier son environnement.

Le fait de renverser les rôles est important. Dans la méthode de Todt, les rôles étaient toujours les mêmes. L'oiseau était toujours exposé au même maître et il ne répondait qu'à lui. Au contraire, Alex répond et interagit à l'apprentissage de tous les entraîneurs avec lesquels il entre en contact.

Phrases incluants le mot

Après avoir prononcé un nouveau mot, nous utilisons une méthode pour clarifier sa prononciation. Nous présentons l'objet en disant plusieurs phrases (contenant le mot), comme « voici ton papier ». De cette façon, nous pouvons enseigner un mot cible, comme papier, fréquemment et demander une attention constante, sans
présenté un mot seul, un son répété qu'Alex pourrait trouver ennuyant et ignorerait. La combinaison de dire le mot, et de présenter l'objet, ressemble au comportement adopté par les parents d'enfants en bas ,ge et donne des dividendes doubles. Alex entend le mot tel qu'il doit être utilisé et apprend le contexte, ainsi il apprend à reproduire ce mot sans associer l'imitation mot à mot, avec la récompense.

Faire référence

Nous utilisons une autre technique, que nous appelons faire une référence, pour définir et enseigner le sens des nouveaux mots qu'Alex prononce spontanément. Ces nouveaux mots sont des variantes (phonétiques) des mots déjà appris. Par exemple, après avoir dit gris, il produit prix, grains, train (traduction adaptée, en réalité en anglais c'était gray, grape, chain, cane, mais puisque les mots traduits n'ont pas de relations phonétiques....). Contrairement aux vocalisations produites dans l'entraînement M/R, Alex n'utilise pas nécessairement ces mots avec leur vrai sens. Notre méthode pour ces cas, ne tente pas et n'a pas besoin de comprendre le comportement d'Alex. Nous répondons à cette nouvelle vocalisation comme si il nous posait la question, que veut dire..., qu'est-ce que c'est que..., à quoi sert ....?

Faire référence inclus:

     Démontrer comment l'utilisation du mot affecte son environnement

Puisque d'autres études sur l'humain et les oiseaux, suggéraient que de vivre les conséquences appropriées d'une parole pouvait aider l'apprentissage, nous rétorquons à la parole d'Alex avec l'objet, ou l'action qu'il a dit. C'est donc que nous le traitons tout comme s'il savait ce qu'il disait. Savoir si la prononciation était préméditée (par l'oiseau) est peu importante, nous démontrons simplement que ces phrases peuvent être significative, et peuvent contrôler, ou influencer son environnement et l'action de ses soigneurs. Quelques animaux peuvent aussi avoir des expériences similaires en pleine nature, les jeunes oiseaux peuvent, par leur interactions avec les adultes, apprendre quoi chanter, mais encore, comment se servir de ce chant.

     Démontrer les sens variés du mot

Nous utilisons aussi une variation de la méthode M/R pour montrer plus en détail les autres sens possibles du mot spontané. Dans ce cas, deux entraîneurs modélisent une interaction correspondante à la vocalisation ciblée, Un humain dit le nouveau mot, pendant que l'autre montre un exemple du terme, ou démontre l'action à laquelle il se réfère. Nous renversons alors les rôles de sorte qu'Alex constate bien que l'échange de paroles ne contrôle pas, et n'est pas spécifique à une seule personne. Si Alex dit le mot pendant la démonstration, on lui montre, et parfois donne l'objet ou l'action; une chaîne de trombones (à feuilles de papier) par exemple. Les entraîneurs humains ne font pas qu'acter le sens de l'objet, en se demandant mutuellement qu'est ceci? mais, lorsque possible, utilisent des objets qui montrent comment le mot peut avoir plusieurs formes, couleurs, et grosseurs. Un bon exemple est le mot boîte (petites, grosse, longue, carrée, rectangulaire, ....)

    Elaborer sur le mot dans des contextes de phrases

Finalement, nous utilisons un autre ensemble de phrases pour fournir des indices sur l'utilisation contextuelle de l'objet ou de l'action. Pendant que l'objet est manipulé, ou que l'action est démontrée par les humains ou l'oiseau, les humains disent les phrases telles, tu manges une noix verte, veux-tu une autre noix verte? Dans ces phrases seulement l'objet de l'apprentissage reste fixe et importe. Tout comme avant, Alex entend une répétition du mot mais de façon à démontrer la connexion entre ce mot et l'objet auquel il réfère.

Les réussites d'Alex

En utilisant ces méthodes, les entraîneurs d'Alex, sur une période de 12 ans, lui ont appris à exécuter des tâches qu'on pensait au delà des capacités de tous les êtres autres qu'humains et des primates (possibilité?). Alex peut nommer quelques 40 objets. Citons: papier, clé, bois, copeaux (de bois), graine, banane, boîte, perchoir, pince(à linge), bouchon, maïs, noix, amande, douche, blé, pâte, craquelin, lime (à ongles), chaîne, épaule, bloc, roche, carotte, gravelle, dos, chaise, craie, eau, ongle, raisin, tasse, râpe, gâterie, cerise, laine, pop-corn, citron, haricot vert, et pomme. Nous avons presque réussi avec pain, et « jacks »

Il utilise de façon fonctionnelle le mot non, autant que les phrases Viens ici, Je veux X, Je veux aller Y, o X et Y sont des bons mots pour des objets, et des lieux. Si nous répondons à sa requête incorrectement, (en lui donnant un objet autre que ce qu'il avait demandé), il répond généralement (75% du temps), en disant Non et reformule sa demande initiale.

Alex connaît sept couleurs, elles sont: rose (rouge), bleu, vert, jaune, orange, gris, et mauve. Il peut identifier différents objets en disant qu'ils ont deux, trois, quatre, cinq, ou six cotés. Il utilise les mots deux, trois, quatre, cinq et six pour distinguer les quantités d'objets (maximum 6) , même si on introduit dans le nombre d'objet, un nouvel objet qu'il ne connaît pas, des objets de natures différentes, et placés dans l'ordre ou le désordre. Il combine les mots pour identifier habilement, demander, refuser, catégoriser et compter (additionner) plus de 100 objets différents, même si l'aspect est quelque peu différent que ceux utilisés lors de l'apprentissage. Sa précision moyenne est de 80% lorsque testé sur ces aptitudes.

Nous avons aussi examiné la compréhension du concept de catégorie d'Alex. Il peut non seulement identifier tous les tons et formes, mais il sait que vert est un élément de la catégorie couleur. Si nous lui présentons des objets ayant deux qualités (couleur et forme), il peut utiliser sa connaissance pour répondre aux questions Quelle couleur? ou Quelle forme?

Alex a appris le concept de pareil et pas pareil et il répond en utilisant le mot rien dans l'absence d'information au sujet de ces concepts. Or, si nous lui présentons deux objets qui sont identiques ou qui varient dans une ou plusieurs particularités (couleur, forme, matériel), il peut utiliser la bonne catégorie pour nous dire quelle particularité est pareille ou pas pareille, peu importe la combinaison. Si rien n'est pareil ou différent, il répond rien.

Il peut aussi répondre à des questions au sujet des objets, des couleurs, formes et matériaux non utilisés pendant l'apprentissage, incluant même des objets dont il ne connaît pas le nom. Alex répond vraiment au questions spécifiques qui lui sont posées, pas seulement par des réponses apprises en entraînement et les caractéristiques physiques des objets: Ses bonnes réponses étaient meilleures que la chance, lorsque, par exemple, nous lui présentions un triangle vert en bois, et un triangle bleu en bois, et qu'on lui demandait Qu'est-ce qui est pareil? S'il avait ignoré la question et répondu selon son entraînement passé, il aurait déterminé et répondu par la caractéristique qui diffère, ici la couleur. Au lieu, il a répondu par une des deux bonnes réponses, forme et matériel. De telles facultés mentales pouvaient il n'y a pas si longtemps, être perçues comme au delà des facultés d'un oiseau.

En dépit de notre succès dans l'apprentissage d'Alex, de communiquer avec nous à un niveau apparemment avancé, il ne peut pas nous parler de la même façon que nous le faisons entre nous. Par exemple, il ne nous dit pas ce qu'il a fait hier, et nous ne pouvons lui demander ce qu'il veut faire demain. Cependant, notre travail suggère que ces oiseaux sont des créatures intelligentes et peuvent interagir avec les humains de façons très intéressantes. Ce n'est pas tous les oiseaux qui apprendront autant qu'Alex. Quelques uns peuvent même en apprendre d'avantage. Le point essentiel que le propriétaire d'un de ces spécimens doit réaliser, c'est que les oiseaux sont des êtres intelligents qui ont besoins de compagnie, et de stimulations intellectuelles.